Débat sur les Baisses de Taux : Quelle Réaction pour la Fed, la BoE et la BCE ?
Les taux d'intérêt ont fait l'objet de beaucoup d'attention au cours des dix-huit derniers mois, les banques centrales du monde entier les ayant relevés pour contrebalancer l'effet de l'inflation qui influe sur les budgets et les dépenses des consommateurs.
L'augmentation des coûts d'emprunt semblant contrôler les pressions inflationnistes dans les grandes économies, le débat sur les baisses de taux d'intérêt a commencé, certains économistes suggérant que la Réserve Fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) allaient probablement procéder à plusieurs baisses de leurs taux d'intérêt.
Cependant, les données montrant une résistance économique aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone euro semblent repousser les prévisions concernant les baisses de taux. Dans cet article, vous allez avoir l'occasion de découvrir les dernières informations relatives aux politiques monétaires.
Sommaire
Baisse des Taux d'Intérêt de la Fed : L'Optimisme Reste de Mise
La disparité entre les attentes du marché et les mesures prévues par la banque centrale américaine en matière de taux d'intérêt en 2024 remet en question la valeur future des actifs. Certains analystes suggèrent que la Fed pourrait procéder à des réductions de 140 à 150 points de base d'ici la fin de l'année. Toutefois, le compte rendu de décembre a laissé entendre que les coûts d'emprunt pourraient être réduits de 75 points de base au cours de la même période.
Dans son résumé des projections économiques de décembre, le conseil de la Fed a estimé que son taux d'intérêt de référence serait abaissé de 250 points de base d'ici à la fin de 2026. Certains économistes notent que la principale différence entre les projections de la Fed et les attentes du marché est le rythme auquel les baisses de taux auraient lieu.
David Solomon, PDG de Goldman Sachs (GS), a déclaré aux journalistes de CNBC participant à la 54e réunion annuelle du WEF (World Economic Forum) à Davos que "le marché s'oriente clairement vers une position de nombreuses réductions. Il ne fait aucun doute que nous avons fait beaucoup de progrès en matière d'inflation". Commentant l'optimisme du marché quant aux futures baisses de taux, M. Solomon a ajouté : "Je pense qu'il est difficile pour moi de comprendre que le marché envisage sept baisses cette année. Je pense qu'il existe une possibilité raisonnable de réduire les taux d'intérêt cette année, de les assouplir. Mais cela dépendra vraiment de ce que disent les données".
Le président de la Réserve Fédérale (Fed) d'Atlanta, Raphael Bostic, dans ses remarques prononcées devant la Chambre de Commerce d'Atlanta, a déclaré que "le scénario de base prévoit des réductions de taux au cours du troisième trimestre, mais qu'il faut veiller à ne pas procéder à des réductions trop tôt, au risque de voir la spirale des prix se réactualiser". M. Bostic, membre du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed, a indiqué que des réductions de taux pourraient avoir lieu avant juillet, mais seulement s'il existe des "preuves convaincantes" que l'inflation ralentit plus rapidement que prévu.
Les Décideurs de la BCE Repoussent les Prévisions de Baisse des Taux
L'inflation globale a chuté dans le bloc euro en raison de la politique monétaire stricte mise en œuvre par la BCE, l'inflation de base étant plus résistante. L'inflation reste supérieure à l'objectif de la BCE alors que l'économie allemande, la plus importante du bloc, lutte pour éviter la récession.
Un sondage Reuters, publié le 18 janvier, a montré que 38 économistes sur 85 prévoyaient une baisse des taux d'intérêt en juillet. Dans le même sondage, 21 prévoient une baisse des taux en avril, tandis que 23 ne voient pas de changement dans la politique monétaire avant le troisième trimestre de 2024 et au-delà. Les rapports de marché ont montré que les analystes s'attendent à un total de 150 points de base de réduction des taux au cours de cette année.
Toutefois, certains membres du conseil des gouverneurs de la BCE s'opposent aux appels à l'assouplissement "agressif" lancés par les acteurs du marché. Par exemple, le directeur de la banque centrale autrichienne, Robert Holzmann, a déclaré aux journalistes de CNBC : "Je ne peux pas imaginer que nous parlions encore de réductions, parce que nous ne devrions pas en parler. Tout ce que nous avons vu ces dernières semaines va dans la direction opposée, donc je pourrais même prévoir qu'il n'y aura pas de réduction du tout cette année".
Lors d'une discussion à la Bloomberg House de Davos, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a été interrogée sur d'éventuelles baisses de taux et sur la manière dont la banque centrale du bloc euro pourrait réagir aux nouvelles conditions économiques, alors que l'inflation a chuté au cours des derniers mois. Christine Lagarde a répondu que les coûts d'emprunt de la BCE avaient peut-être atteint un sommet, tout en soulignant que la banque s'appuie sur les données économiques pour prendre ses décisions. La présidente de la BCE a suggéré que "des marchés trop optimistes n'aident pas la BCE dans sa lutte contre l'inflation. Nous sommes optimistes quant à la perspective crédible d'un retour de l'inflation à 2% en 2025, mais beaucoup de choses doivent encore se passer pour que cela se produise".
BoE : Une Situation Délicate pour l'Économie Britannique
L'économie britannique a été frappée par des taux d'inflation record au cours des années précédentes, ce qui a pesé sur le budget des consommateurs en portant les prix à des niveaux inégalés depuis de nombreuses années. Le conseil d'administration de la BoE a réagi en augmentant les taux d'intérêt afin de contrôler l'inflation, ce qui a rendu la situation difficile pour les personnes qui tentaient de rembourser leurs emprunts.
La mise en œuvre d'une politique monétaire stricte a permis de réduire les chiffres de l'inflation, mais les revenus moyens continuent d'augmenter. En décembre, les données publiées par l'Office for National Statistics (ONS) ont montré que l'inflation avait progressé de manière inattendue pour atteindre 4%, alors que les analystes de marché tablaient sur une baisse à 3,8% sur une base annualisée.
Un rapport de BNN Bloomberg a suggéré que "les marchés monétaires favorisent maintenant quatre réductions de taux d'un quart de point de la BOE et ne voient qu'une chance sur trois d'une cinquième en 2024, selon les échanges liés aux réunions de la banque centrale".
Un rapport de J.P. Morgan concernant l'économie britannique suggère que la BoE pourrait commencer à réduire ses taux d'intérêt en août de cette année en raison de la baisse de l'inflation et de l'optimisme lié à un "soft landing". Les économistes de J.P. Morgan prévoient un total de 75 points de base de réduction des taux d'ici à la fin de 2024, ajoutant que "l'optique d'un épisode, même bref, d'inflation inférieure à l'objectif est susceptible d'exercer une pression supplémentaire pour qu'elle (la BoE) commence à réduire ses taux cette année".
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